Guide du btp
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Publié le 27/07/2020
Par Alexandre BROCHOT
L’étape du choix des intervenants est essentielle puisque le travail qu’ils auront réalisé constituera la vitrine de l’entreprise.
Pour la réalisation de ses travaux de construction, de rénovation, de réhabilitation et même de démolition ou de simple agrandissement, le maître d’ouvrage a le choix entre deux types d’entreprises du bâtiment. Il peut avoir recours à une entreprise de travaux spécialisée pour chacun des corps d’état dont il a besoin ou alors faire appel à une entreprise générale dite « tout corps d’état » qui se charge de réaliser tous types de travaux.
Si la première option met à la charge du maître d’œuvre la sélection des entreprises de gros œuvre (fondations, charpente, ossature…) et de second œuvre (menuiseries intérieures, plomberie, électricité…), la seconde oblige l’entreprise générale à trouver ses partenaires. En effet, aucune entreprise du bâtiment et de travaux publics n’est en mesure d’assurer par elle-même la totalité des travaux d’un chantier.
Un chantier de BTP qui s’organise autour d’une entreprise générale, c’est une seule entité juridique qui contractualise avec le maître d’ouvrage.
Contractant unique, l’entreprise tout corps d’état est le garant de la bonne exécution des travaux conformément au dossier d’exécution. De la DROC à la réception des travaux, le maître d’œuvre ne traite du suivi de chantier qu’avec un interlocuteur unique qui est le conducteur de travaux de la seule entreprise du bâtiment avec laquelle il a signé un marché. Celle-ci s’engage sur le respect des délais et des conditions et assure la garantie décennale sur tous les travaux.
Les prestations délivrées au client n’en sont pas moins de qualité. Elles sont en effet assurées dans les règles de l’art par des entreprises du bâtiment spécialisées qui maîtrisent parfaitement leur sujet. En effet, l’entreprise générale formalise des accords avec elles au travers de contrats de sous-traitance. En cela, elle reste la seule responsable du chantier envers le maître d’ouvrage pour lequel elle joue le rôle d’interface en cas de problèmes. Ces contrats avec les sous-traitants permettent ainsi une gestion globalisée du chantier tant au niveau de la coordination des travaux ou de la résolution des imprévus qu’au plan financier. Mais ils permettent également au porteur du projet d’avoir des prestataires dont l’expertise est avérée au service de sa réalisation, sans avoir à gérer leur multiplicité. À ce sujet, l’arrivée du BIM, qui facilite l’interaction entre les différents acteurs du chantier avec une modélisation 3D du bâtiment à réaliser, rend cette collaboration plus efficace.
Parce que l’entreprise générale est seule responsable sur le chantier, elle doit s’entourer de professionnels qui réalisent un travail de qualité. Ils peuvent alors devenir de véritables partenaires. Lorsque la collaboration fonctionne bien et qu’elle est fructueuse pour les deux parties, les sous-traitants sont amenés à travailler sur plusieurs projets de construction ou de rénovation de bâtiments pour une même entreprise. Avant d’en arriver à ce point de confiance, il faut tout d’abord commencer par trouver les différents corps d’état qui feront l’affaire.
La donneuse d’ordres du contrat de sous-traitance a tout intérêt à définir les objectifs de son partenariat avant de se lancer dans sa recherche : qu’attend-elle des artisans et des entreprises du BTP qui sont censés travailler sur ce chantier ? De la même manière, elle va devoir déterminer ce qu’elle va pouvoir leur offrir en retour.
Le sous-traitant doit en effet trouver un intérêt à contractualiser avec l’entreprise générale. Et pour cela, celle-ci doit le séduire et savoir vendre le projet de construction ou de rénovation auquel elle entend le faire participer. C’est pourquoi quelle que soit la prise de contact, l’entreprise tout corps d’état doit :
La méthode la plus souvent utilisée est le lancement d’un appel d’offres. Obligatoire dans les marchés publics selon le montant estimé des travaux, celle-ci est également très pratiquée par les entreprises de droit privé. Un cahier des charges définissant les besoins et les contraintes du maître d’ouvrage est intégré dans un dossier de consultation des entreprises adressé aux candidats. De cette manière, l’entreprise de gros œuvre, le couvreur ou encore le spécialiste en travaux d’isolation a la possibilité de faire une offre dans son secteur d’activité.
Faire jouer son réseau est certainement moins formel, mais peut s’avérer tout aussi efficace pour trouver l’entreprise de travaux adéquats pour la réalisation de son chantier.
Les connaissances au sein de réseaux professionnels sont utiles pour mettre en contact donneurs d’ordres et prestataires. Le partage d’expériences personnelles aide toujours à se décider pour choisir une entreprise. Si les clients, les collaborateurs ou les fournisseurs d’une entreprise de travaux font état d’un avis positif, le networking fera le reste.
La notoriété digitale d’un professionnel est devenue la version exacerbée du réseau physique. L’e-réputation a remplacé la réputation du bouche-à-oreille et se propage à une vitesse fulgurante. L’entreprise générale dispose ainsi de tous les moyens pour solliciter un artisan qui récolte de nombreux avis positifs, ce qui est un prérequis favorable pour lui.
Pour l’entreprise tout corps d’état, l’étape du choix des intervenants avec lesquels elle va travailler est importante puisque le travail qu’ils auront réalisé constitue sa vitrine. La qualité de leurs prestations, leur discipline sur le chantier ou leur rapidité à intervenir en SAV sont autant d’éléments pouvant jouer en sa faveur… ou en sa défaveur. À l’ère de la communication à outrance et au partage des avis sur internet, un cumul d’avis négatifs peut être fatal pour une entreprise commerciale.
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